Saint-Colomban


« St Colomban en Pays de Quimperlé » . C’est le nom qu’a proposé l’équipe d’animation pastorale à Monseigneur Dognin pour notre nouvelle paroisse . Pourquoi ce choix ?

  • C’est un moine évangélisateur
  • En lien avec l’église Sainte-Croix
  • Il avait un esprit de pacification, d’unité, avec l’esprit de réunification de l’Europe
  • Il sera un initiateur pour que se lèvent des Veilleurs (des priants et des contemplatifs) dans notre nouvelle paroisse.
  • Il sera un soutien pour dynamiser la nouvelle évangélisation
  • Il sera honoré par un pardon : le 23 novembre. Il serait bon, pour le vénérer, de proposer la confection d’une statue.

 

Un peu d'histoire...

 

Vers 590, une petite poignée de moines irlandais quittent leur île pour aller faire leur « pèlerinage pour le le Christ », une coutume de l’idéal monastique irlandais, sur les terres du continent européen. Leur épopée à travers les pays actuels : France, Allemagne, Suisse, Autriche et nord de l’Italie, allait se révéler comme une mission prophétique et un extraordinaire témoignage de la Bonne Nouvelle. Ils réévangélisèrent l’ancienne Gaulle retombée dans le paganisme et les pays germaniques au sortir de la période troublée des invasions, donnant naissance à une quarantaine de monastères et

purifiant les mœurs de l’Église.

 

Leur guide, le moine Colomban, était alors âgé de cinquante ans lorsqu’ils partirent à l’aventure. Colomban ne reviendra jamais chez lui, passant ses vingt-cinq dernières années sur les routes, de fondation de monastère en fondation, terminant ses jours à Bobbio, en Italie, près de la ville actuelle de Piacenza. Il allait, avec ses disciples, laisser une trace profonde en Occident, encore visible et vivante aujourd’hui.

 

De l’Asie à l’Amérique, il existe tout un réseau culturel et chrétien se référant à Saint Colomban, une fraternité de prière et, même, dans l’esprit missionnaire des fondateurs, une congrégation apostolique récente, celle des Pères de Saint-Colomban qui œuvre en Asie. D’abord envoyés en Chine au début du XXè siècle, ces prêtres missionnaires, irlandais à l’origine, originaires maintenant des pays asiatiques, sont présents dans quatorze pays, de la Chine aux Philippines, de la Corée au Pakistan, des Fidji à l’Amérique du Sud.

 

Plus prosaïquement, le saint irlandais a laissé son nom à de nombreux lieux, communes, plages, ermitages, abbayes et églises, très nombreuses en Bretagne. La commune de St Coulomb, près de Saint-Malo, tire son nom de l’anse où débarqua le moine vers 590. Un haut col alpin des Grisons que traversa le moine à la fin de sa vie, le Septimer, est dominé par un lac et un pic de St Colomban.

 

En 2008, on a placé au col une plaque de bronze « Saint Colomban 540-615, Bangor-Luxeuil-Bobbio », balisant un chemin de pèlerinage récent sur les pas du saint. Le jumelage de la ville irlandaise de Bangor, près de Belfast, avec celle de Bregenz, sur la rive autrichienne du lac de Constance, où un disciple de Colomban fonda la grande abbaye de Saint-Gall, est aussi un lointain héritage du saint.

Robert Schuman, pionnier de l’Europe, voyait, en saint Colomban, « le saint patron de ceux qui cherchent à construire une Europe unie » et fraternelle.

 

A l’époque mérovingienne où vécut le moine, on ne parlait pas encore d’Europe, mais le saint homme en eut l’intuition. On lui doit la première mention écrite vers l’an 600, dans une lettre adressée au Pape Grégoire le Grand, de « totius Europae », « de toute l’Europe ». Quant à lui, il eut affaire de son temps à plusieurs royaumes francs, sans cesse en guerre entre eux, au roi d’Austrasie, à l’est de la France actuelle, au roi de Neustrie et de Bourgogne, à celui de Lombardie.

 

Intransigeant, le moine s’était opposé aux mœurs d’une partie du clergé et à ceux de la reine Brunehaut et de sa famille. Cela lui valut beaucoup de mésaventures. Au départ, il fut bien accueilli par le roi d’Austrasie qui lui concéda une pauvre terre au sud des Vosges, à Annegray, sur un vieux site romain. « Il y avait en effet alors un vaste désert nommé Vosge, dans lequel se trouvait un château depuis longtemps ruiné, que la tradition des anciens appelait Anagrates. (...) C’est là qu’il s’établit avec les

siens », écrivit un des disciples de Colomban.

En peu de temps, les douze moines avaient construit un petit monastère, défriché et attiré de nombreuses vocations. Ils durent fonder ailleurs et ainsi naquit la grande abbaye de Luxeuil, centre du rayonnement de la règle monastique colombanienne, sévère et centrée sur la pénitence et la confession quotidienne. Cette règle austère se mêlera bientôt à la règle de Saint-Benoît pour ne plus faire qu’une.

 

Colomban resta presque vingt ans à Luxeuil, ce qui ne l’empêcha pas de courir les routes. On lui doit les monastères de la Brie, Jouarre et Faremoutiers, près de Melun, encore habités par des bénédictines, et lui et ses disciples fondèrent quinze monastères dans le diocèse de Meaux. Colomban fut très actif sur le

continent, jusqu’à ce que le pouvoir en place ne le trouve gênant et le condamne à l’exil en 610.

 

La dernière mission

Parti de Nantes pour gagner l’Irlande, la barque fut repoussée à terre par la tempête et le capitaine, y
voyant un signe du Ciel, refusa de faire traverser les moines. Colomban décida alors de repartir en mission sur le continent pour une deuxième épopée. Il avait soixante-dix ans.
Cette fois, les moines remontèrent le Rhin, atteignirent la Suisse, convertissant le peuple alaman. Devant fuir à nouveau les foudres de la reine Brunehaut, Colomban passa en Italie chez les Lombards, convertissant le roi qui était « arien », hérésie du christianisme qui touchait un grand nombre de l’élite franque et germanique. Le roi lui donna une terre à Bobbio, où l’abbaye de Colomban allait devenir l’un des plus grands centres spirituels et culturels de l’Europe. C’est là qu’il mourut le 23 novembre 615.