Le Père Roland de la Villemarqué nous a quitté

Le Père Roland de la Villemarqué qui avait passé sa vie de prêtre dans le diocèse de Poitiers, était venu vivre sa retraite à Pont-Aven.  Les paroissiens de Saint-Colomban ont eu de nombreuses occasions de le rencontrer tant il a donné de son temps, et rendu des services : Eucharisties, baptêmes, confessions...

 

Ses obsèques ont été célébrées le lundi 5 octobre en l'église de Nizon.

 

 

Vous pourrez lire, dans cet article, l'homélie prononcée par le Père Guillaume Croguennec lors de la messe de funérailles, et l'hommage d'un de ses confères prêtres du diocèse de Poitiers, le Père Jacques Lefebvre, paru sur le site Internet du diocèse de Poitiers.

Homélie du Père Guillaume CROGUENNEC

Le Père Roland était un homme ordinaire

        Un prêtre ordinaire

        Mais un vrai disciple du Christ

 

Sa vie donnée comme prêtre peut se résumer par ces quelques phrases de son testament : 

« Pour mon départ, j’aimerais que ma famille et mes amis m’accompagnent dans la Paix et la Joie, pour ce passage vers Dieu le Père. J’aimerais surtout que tous remercient Dieu de m’avoir donné gratuitement une famille, où j’ai découvert la foi en Christ, et de m’avoir appelé à le servir comme prêtre diocésain ». « On ne donne sa pleine mesure qu’au service du Seigneur, et il n’y a pas de plus grand Seigneur que le Seigneur mon Dieu ». Cette phrase a orienté la vie de Roland : annoncer le Dieu de Jésus le Christ, le célébrer, le faire connaître.

 

Sa vie donnée comme prêtre, en tant qu’homme de prière, a incité Romand à mettre la Parole de Dieu au centre se son existence. Roland nous le rappelle par des mots tous simples. Il dit : 

« Chaque jour ainsi, en accueillant la Parole de Dieu et en la mettant en pratique, en développant nos talents et en les mettant au service des autres qu’il nous est donné de rencontrer par amour vrai, nous contribuons, nous apportons notre modeste pierre au Royaume de Dieu. Même en étant « patient », à tous les sens du terme, [et le Père Roland en fait l’expérience à l’hôpital], nous pouvons contribuer au Royaume de Dieu par la prière, la lecture de la Bible, la rencontre des soignants ou d’autres patients à qui nous pouvons parler gentiment et sourire. Chacun de nous, jour après jour, a la chance d’être embauché par Dieu pour contribuer à son Royaume éternel de justice et de paix.

 

Avec Roland, j’aime à dire : 

« La parole de Dieu nous parle, elle nous conduit, elle nous guide, elle nous éclaire, elle nous porte. Mais nous la comprenons d’abord avec nos expériences vécues, le sens des mots que nous utilisons. Et dans le passage de l’Evangile que nous venons d’entendre, il y a là un mot qui peut nous piéger, c’est celui de « service » parce que nous risquons de ne pas bien l’entendre comme l’entendaient les hommes et les femmes du temps de Jésus.

 

Souvent le mot service évoque pour nous le fait de faire des choses, nous nous pensons de plus en plus comme des « prestataires de service »…Nous rendons la prestation en professionnel et puis nous partons, laissant l’autre libre, servi, respecté mais seul souvent. Ce n’est pas le sens principal que porte la Bible…Marie à la visite de l’Ange et à sa demande répondra « je suis la servante du Seigneur, qu’il ‘advienne selon ta parole »…Le service pour Marie, pour les gens de son époque c’est d’abord : être avec la personne, lui être disponible, vivre en relation profonde avec elle, faire acte de fidélité… » Tout un programme qu’à vécu également le Père Roland dans son ministère de prêtre…

« Aussi, le conseil du Seigneur ici : « Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées. Soyez comme des gens qui attendent leur maitre à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte » n’est pas de faire plein de choses, rendre plein de services, mais d’être tourné vers le Dieu de Jésus le Christ et d’être tourné fraternellement vers le prochain, en vrai serviteur.

Si cela est vrai, si cela est la vraie vie, cela change beaucoup la manière que nous avons de vivre, de nous situer. Une belle vie…ce n’est pas tant de Faire des choses, d’obtenir des résultats…mais d’avoir une attitude dans sa vie…de disponibilité…d’attente…de confiance…de fidélité au Christ qui nous dit un Dieu qui nous aime, plein de miséricorde. »

 

Le Père Roland l’a compris quand il écrit : 

« Jésus n’a jamais profité de son pouvoir de Fils de Dieu pour punir, paralyser, faire du al à ses adversaires même quand ils l‘ont fait mettre en croix de façon injuste et abominable. Jésus n’a fait que guérir, sauver, remettre debout, rendre la vie. La parabole du Fils Prodigue nous révèle qi est ce Père qui ne cherche ni à punir, ni se venger. »

 

Le Père Roland était, avec le Christ, homme de compassion et de communion fraternelle : osons saisir la chance que nous avons d’annoncer largement « la joie de l’Évangile », à l’image du Père Roland.

Dieu en Jésus le Christ est l’ami passionné de chaque homme, de chaque femme. Dieu en Jésus le Christ nous attend tous et nous réjouit tous dans notre vie la plus humaine. Il veut faire de nous des serviteurs fidèles au nom de notre baptême.

 

Avec le Père Roland ; sachons l’atteindre, le rencontrer, au cœur même de notre vie, sachons nous fier à lui ; Christ nous aime et nous donne de nous aimer les uns les autres.

 

Hommage du Père Jacques LEFEBVRE

Tu es poitevin, Roland, par ta naissance à Monthoiron où ta propriété familiale fut souvent un lieu de retrouvailles sympathiques pour différents groupes, poitevin aussi par le petit séminaire à Montmorillon, même si tu poursuis tes études à Issy-les-Moulineaux puis à la Catho de Paris pour la licence de théologie.

 

Ordonné à Vouneuil-sur-Vienne en 1964, tu fus d’abord aumônier de l’institution Notre-Dame de Niort de 1966 à 1970. Nommé responsable adjoint à la catéchèse, tu résides toujours à Poitiers. En 1977, tu investis tout naturellement dans l’aumônerie des milieux indépendants où chacun remarquait ta sagesse et ta gentillesse. En 1980, tu deviens responsable diocésain de la pastorale catéchétique, avec un centre en pleine expansion.

 

En 1985, voilà ta première expérience paroissiale, à Saint-Hilaire de Poitiers où tu me succédais comme curé. Gardant l’aumônerie diocésaine de l’ACI. En 1991, tu es nommé responsable du secteur pastoral de Poitiers Centre, déchargé de l’ACI. Tu es appelé ensuite à rejoindre la ville de Niort où tu exerces ton ministère pastoral paroissial et enfin la ville de Châtellerault jusqu’au moment où les paroisses nouvelles se mettent en place.

 

Faut-il dire que ton cœur se tournait de plus en plus vers les origines bretonnes de la famille ? Nous aimions te blaguer à ce sujet, tout en admirant ta fidélité à visiter et revisiter ceux et celles dont la santé appelait à l’aide vers Pont-Aven. C’est là bien sûr que tu voulus te retirer en 2016 avant de tomber toi-même gravement malade.

 

Des racines et des ailes titre parfois la TV.

Accepte, Roland, ces deux mots,

Pour une terre plus belle encore,

Que tu attendais et que nous espérons pour toi.

 

Père Jacques Lefebvre