Dix ans de sacerdoce du Père René Diassié

Le vendredi 15 novembre 2019, nous étions invités à célébrer avec le Père René ses 10 années de prêtrise lors d'une messe d'action de grâce à l'église Notre Dame de l'Assomption. Vous pourrez retrouver ci-dessous les différentes prises de parole, prières... entendues au cours de cette messe.

Mot d'accueil

Chers prêtres et diacres, chères sœurs religieuses ou consacrées, chers paroissiens, chers amis, pourquoi sommes-nous réunis ce soir ?

Pour remercier Dieu de la vie donnée dans le sacerdoce du père René et chanter la louange de tout ce que Dieu nous apporte à travers la figure et la personne de ce prêtre qui est au milieu de nous comme celui qui sert, ou comme le disait le pape Benoit XVI, le jour de son élection comme pape, « humble serviteur à la vigne du Seigneur ».

Le livre de la Sagesse dit : « C’est elle que j’ai chérie et recherchée dès ma jeunesse. Son intimité avec Dieu fait éclater sa noble origine, car le Maître de l’Univers l’a aimée ». Merci mon père pour ce oui qui a muri tout au long de votre adolescence, comme la vie cachée du Christ, jusqu’à ce jour de votre ordination il y a dix ans, et que vous continuez à mettre en pratique pour le confirmer chaque jour.

« Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive »,  dit le Christ dans l’évangile de St Luc, c’est ce que vous vivez chaque jour depuis dix ans en ne comptant pas votre temps, en soulageant les personnes en détresse, en enseignant ceux qui cherchent, tout en gardant au fond de votre cœur vos amis qui sont loin en distance. Merci pour cette douceur que vous infusez par votre ministère.

Yahvé a dit à Abraham «  Va, quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, pour le pays que je t’indiquerai ». Mon père, vous avez vécu cela il y a plus de quatre ans, et vous êtes devenu un phare sur la terre rude de Bretagne, entourée par la mer et ses tempêtes, symboles bibliques des ténèbres et de l’action du malin. Merci père René, pour cette lumière qui rayonne de vous chassant le mal plus loin !

Dieu a dit : « Si deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux », Merci mon père pour la fraternité que vous installez avec vos confrères de la paroisse de St Colomban en pays de Quimperlé, et avec vos frères de Côte d’Ivoire que nous avons vu passer dans notre vie spirituelle. Je pense en particulier au Père Yves dans la peine ces jours-ci, au souvenir du père Aimé trop vite reparti et à ceux de tous les prêtres de passage pendant les périodes de vacances. Merci à chacun de vous, prêtres et diacres de nous conduire et de nous guider vers le Christ. 

Alors, entrons dans cette action de grâce, en louant le Seigneur pour sa présence, que nous reconnaissons, et en accueillant les fruits de l’Esprit qui, comme dit St Paul aux Galates, sont Charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur et maitrise de soi.

Puisque l’Esprit est notre Vie et que le père René est son disciple, que Dieu, Père, Fils et Esprit nous fasse aussi agir ;

Alors, en tant que membre du Peuple de Dieu, présent dans cette église Notre Dame, avec la mère de Dieu, chantons la louange de Dieu pour un grand « Merci ».

Homélie du Père René

Révérend Père Guillaume CROGUENNEC, curé de la paroisse saint Colomban ;

Révérend père Pierre-Yves, 

Chers frères diacres ; révérendes sœurs ;

Frères et sœurs paroissiens, et amis venus de près ou de loin pour cette eucharistie…

Chers Tous,

 

«Comment rendrais-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait? J’élèverai la coupe du salut en invoquant le nom du Seigneur».

C’est avec une très grande émotion, mais surtout rempli d’un sentiment de reconnaissance que je fais miennes aujourd’hui ces paroles du psalmiste. Oui sentiment de gratitude envers Dieu qui, il y a 10 ans, a bien voulu, dans sa souveraine bonté, m’appeler à sa vigne en me choisissant comme prêtre à la suite de son fils Jésus-Christ Grand-prêtre, en me faisant partager son sacerdoce saint. Dix ans déjà, pourrait-on dire. C’est comme si c’était hier. La joie et l’émotion sont encore vives. Et ma gratitude envers Dieu et le Christ,  c’est chaque jour qu’elle se renouvelle. Car c’est chaque jour que j’entends le Christ me dire: «René, je ne t’appelle plus serviteur mais ami; parce que c’est moi qui t’ai choisi et établi pour que tu ailles, que tu portes du fruit et que ton fruit demeure». Et moi je prie chaque jour pour qu’il me donne la grâce, le courage et toute la détermination possible afin de lui répondre à chaque instant de ma vie. Sinon qui suis-je? Ou encore "qu'est-ce qu'un homme, pour que tu en prennes souci" selon l'expression du psalmiste (Ps 8). Et pourtant, tu en as choisi, même un plus fragile pour ton ministère. Que pourrais-je donc dire? Sinon: «Me voici Seigneur, je viens pour faire ta volonté». Ces paroles d’un Psaume de David que l’auteur de la lettre aux hébreux que nous venons d’entendre a mises sur les lèvres de Jésus me touche au plus profond et résonnent en mon être tout entier comme la feuille de route, la boussole pour toute mon existence, d’abord en tant que baptisé, ensuite et surtout en tant que prêtre; car c’est à travers l’exercice du sacerdoce que Dieu par le Christ, a choisi désormais de me faire faire sa volonté. Et ce don, mes frères, mes sœurs j’estime qu’il est grand, beau et indescriptible, car découlant du Christ lui-même.

 

En effet comme dit l’auteur de la lettre aux Hébreux, «il est impossible que le sang de taureaux et de boucs ôte les péchés». De cette incapacité absolue des sacrifices offerts selon la loi, pour rendre parfaits ceux qui s’approchent de Dieu, résulte la nécessité d’un autre sacrifice, d’un nouveau sacrifice qui ait cette efficacité. Et C’est le Christ qui s’offrit une fois pour toutes en sacrifice parfait. «C’est pourquoi, en entrant dans le monde, Il dit: Tu n’as pas voulu de sacrifice ni d’offrande, mais tu m’as formé un corps». Nous avons ici une citation du Ps. 40:7-9. Mais qui est celui qui dit? Eh bien c’est le Christ, par la bouche de David, parlant en Esprit. L’Esprit Saint déclarait donc à l’avance ce que le Christ exprimerait en entrant dans le monde, le but de sa venue ici-bas comme homme. «Tu m’as formé un corps», c’était la première chose nécessaire pour accomplir la volonté de Dieu; il fallait qu’il devînt un homme, et nous pouvons remarquer que c’est à Dieu qu’il attribue son incarnation, son devenir homme, non à lui-même; car en tout il est le serviteur, l’homme dépendant. Dans le Psaume nous lisons: «Tu m’as creusé des oreilles», expression qui indique la position de serviteur obéissant que le Christ a prise. Mais pour cela, il fallait qu’il fût homme, et voilà pourquoi l’Esprit Saint dit: «Tu m’as formé un corps». À la suite du Christ donc, et devenu son ami sans mérite de ma part, me voici pour faire sa volonté

Dans bien de prédications on entend cette célèbre réflexion: «Dieu ne choisit pas les forts, mais il rend forts ceux qu’il choisit; il n’appelle pas les érudits mais il rend érudits ceux qu’il appelle. Il n’élit pas les riches, mais il rend riches ceux qu’il élit».

C’est pourquoi dix ans après le choix de mon humble et pauvre personne, ma gratitude s’exprime aussi envers vous tous et vous toutes qui m’avez accepté comme envoyé et Lieutenant du Christ pour vous servir et ce, malgré mes faiblesses et défauts. Je vous remercie pour vos conseils, vos prières, votre soutien et surtout votre patience à mon égard. Je souhaite qu’ensemble, et en amis du Christ, nous fassions chemin commun pour le but commun pour lequel le Christ, par le baptême nous a tous choisis et établis; c’est-à-dire: porter du bon fruit, un fruit qui demeure». Et pour porter du fruit bon et demeurant, une seule chose nous est recommandée: «nous aimer les uns les autres». Car c’est par amour pour nous que lui-même nous a été envoyé par Dieu et qu’il est venu habiter parmi nous. Et c'est Lui qui, par amour nous choisit gratuitement et nous établit pour que, devenus ses frères et ses amis, nous soyons aussi les enfants que Dieu appelle à vivre dans un amour infini. Dieu a mis dans nos cœurs une soif constante d’aimer avec un amour qui dure éternellement, malgré la fragilité de nos corps, limités par l’espace et le temps, et marqués par le vieillissement. L’amour appelant toujours l’amour, L’amour de Dieu appelle celui du Fils pour nous et celui du Christ appelle le nôtre pour nos frères. Tous devenus prêtres, prophètes et rois par la grâce du baptême, nous aspirons à la sainteté et pour moi, la sainteté, c’est l’amour dans tous nos actes quotidiens; surtout en n’attendant pas que l'autre, mon frère ou ma sœur m’aime, tout comme Dieu n'attend pas que je l’aime pour m’aimer. Car qui aime ne se trompe jamais. C’est pourquoi ce qui me frappe toujours le plus dans l’amour de Jésus, c’est ce chèque d’amour, en blanc qu’il nous a signé sur la croix. En effet, Il n’a pas dit «si vous devenez des saints alors je veux bien mourir sur la croix pour vous!» non il est mort avant même que nous ayons émis le désir de devenir saint. Il s’est offert pour nous, sans aucune assurance de notre conversion. Pourquoi donc attendre que les autres nous aiment avant de commencer à les aimer si nous sommes vraiment des amis du Christ? Son commandement signifie donc que nous avons à aimer les autres sans réserve, sans à priori. C’est en cela qu’insinue le «comme je vous ai aimés». Pour chacun de nous cela signifie; donner notre vie aux autres. La barre est donc mise haute et le défi, très grand. Mes frères, mes sœurs, laissons le Seigneur nous murmurer ces doux propos: «Je vous appelle mes amis!». Laissons-le répéter ces mots encore et encore, jusqu'à ce qu'ils pénètrent l’épaisseur de la dureté de nos cœurs, de notre incrédulité, de nos hésitations et de nos incertitudes. «Me voici Seigneur pour faire ta volonté» qui est de t’aimer et d’aimer mon prochain comme moi-même. C'est ensemble que nous parviendrons en nous soutenant mutuellement. Fasse Seigneur que ton amour soit la lumières qui éclaire toutes nos actions en ce monde où tu nous demande d’être nous-même «sel et lumière». 

Oui, «Comment rendrais-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ? Sinon, élèverai la coupe du salut en invoquant le nom du Seigneur». Amen!

 

Notre Dame de Quimperlé. 15/11/2019

 

Prière universelle

1 - « Nous sommes sanctifiés par l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps, une fois pour toutes. » Cette phrase de la lettre aux hébreux résonne encore dans cette église. Merci Seigneur pour la présence du Père René dans les paroisses où il t’a servi, pour toutes les graines qu’il a plantées, pour toutes tes paroles qu’il a proclamées, et pour toutes les œuvres qu’il a faites pour annoncer ton message d’amour et fortifier le peuple chrétien dans son chemin vers la sainteté.

Avec Marie, Mère de Jésus, rendons grâce à Dieu !

 

2 – « Moi aussi, je suis venu faire ta volonté » écoutions nous dans la lettre aux Hébreux tout à l’heure. Rendons grâce à Dieu, pour tous les femmes et hommes de bonne volonté que nous rencontrons sur notre chemin. Puissions-nous, puiser, à la source de la parole de Dieu les mots et les gestes qui apaisent et réconfortent ceux qui souffrent aussi bien dans leur corps que dans leur cœur.

Avec Marie, mère de tendresse, Jésus, nous te chérissons !

 

3 – « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez et que vous portiez du fruit » avons-nous entendu dans l’Evangile de Luc. Rendons grâce à Dieu pour ces dix ans de sacerdoce du père René qui a su dire oui à l’appel de Dieu. Avec lui, avec les prêtres, les diacres et les religieuses et toute la communauté chrétienne, prions le maitre de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson et que chacun d’entre nous sache répondre à l’appel que Dieu lui lance.

Avec Marie, Celle qui a dit « Oui », invoquons le Seigneur !

 

4 – « Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ? » avons-nous chanté dans le psaume. Rendons grâce à Dieu pour le père René, pour les lépreux et les guéris de Jésus, et toutes les personnes qui pensent à remercier le Seigneur pour tous ses bienfaits. Prions Dieu pour que nous sachions discerner les œuvres de Dieu de celles du malin et que nous n’hésitions pas à confesser nos fautes, à reconnaitre les fruits de l’Esprit et à remercier Dieu pour la joie, la charité, la douceur, la paix, la bonté et la confiance dans les autres.

Avec Marie, mère de miséricorde, nous supplions le Seigneur.