Terreau des vocations : Actualités du synode

En ce 12 octobre, faisons le point sur l'avancée des travaux du Synode des évêques sur la Jeunesse, réuni depuis le 3 octobre

Au bout d’une semaine de synode, je retiens des différentes contributions :

- « Manque de guides spirituels », « Les jeunes attendent de l’Église qu’elle les accompagne, mais ils nous demandent aussi comment nous sommes accompagnés ! ».

- « Les jeunes veulent qu’on leur apprenne à prier », « la nécessité d’accompagner les jeunes dans la prière et la vie intérieure ».

- « L’Église a du mal à s’adresser aux jeunes »

 

 

 

La citation biblique

« Le Seigneur vint et se tint présent. Il appela comme les autres fois : « Samuel, Samuel ! » Samuel dit : « Parle, ton serviteur écoute. »  1 Samuel 3,10

 

L'intention de prière

Seigneur,

nous te prions pour les jeunes.

Chacun de nous est appelé à la sainteté, le chemin de sainteté est pour tous différent.

Par l'Esprit Saint, inspire les jeunes dans le discernement de leur appel personnel,

afin qu'ils suivent Ta voie.

Apprends-leur à écouter Ta Parole.

Fortifie-les par ton amour,

pour qu'ils soient des témoins vivants du Christ.

Donne à ton Eglise des pasteurs ardents, qui guident les jeunes dans la prière et sur le chemin de l’intériorité.

 Prenons  un instant pour méditer toutes ces choses dans notre cœur (cf: Luc 2, 19)  

 

Extrait de Instrumentum Laboris

(Document préparatoire au synode)

 

Le discernement : style d’une Église « en sortie »

138.        Le Pape François, lors de sa rencontre avec les jeunes au début de la RP, a déclaré que le Synode est « aussi un appel adressé à l’Église, pour qu’elle redécouvre un dynamisme renouvelé de la jeunesse. […] Dans l’Église aussi nous devons apprendre de nouveaux modes de présence et de proximité » (Discours à la Réunion Post-synodale, 3). Une CE affirme avec une grande clarté que « les jeunes demandent à l’Église un changement monumental d’attitude, d’orientation et de pratique ». Une autre, rendant compte des chemins de renouvellement en acte sur son territoire, écrit : « La vraie question qui sous-tend ces tentatives concerne plus généralement la forme d’Église que nous cherchons et que nous entendons proposer : la formule “Église en sortie” identifie de manière pertinente le problème général, mais nous sommes encore à la recherche d’indications concrètes utiles à sa mise en œuvre. » Cela exige « un processus résolu de discernement, de purification et de réforme » (EG 30) et une écoute honnête et approfondie des jeunes qui participent de plein droit au sensus fidei fidelium.

139.        Dans une telle perspective, « choisir » ne signifie pas donner des réponses définitives aux problèmes rencontrés, mais avant tout identifier des pas concrets à poser pour progresser dans la capacité de réaliser comme communauté ecclésiale des processus de discernement en vue de la mission. Du reste, nous ne pouvons pas penser que notre proposition d’accompagnement en vue du discernement vocationnel soit crédible auprès des jeunes auxquels elle s’adresse si nous ne montrons pas que nous savons pratiquer le discernement dans la vie ordinaire de l’Église, en faisant de celui-ci un style de vie communautaire avant d’en faire un instrument pratique. Tout comme les jeunes, beaucoup de CE ont exprimé la difficulté à s’orienter dans un monde complexe dont ils ne possèdent pas la carte. Face à une telle situation, le Synode est un exercice pour grandir dans la capacité de discerner comme son titre l’indique.

 

La jeunesse, un temps pour la sainteté

213.        Convaincus que « la sainteté est le visage le plus beau de l’Église » (GE 9), avant de la proposer aux jeunes, nous sommes tous appelés à la vivre et à en témoigner, devenant ainsi une communauté « qui attire la sympathie », comme le racontent à plusieurs occasions les Actes des Apôtres (cf. GE 93). Ce n’est qu’à partir de cette cohérence qu’il devient important d’accompagner les jeunes sur les voies de la sainteté. Si saint Ambroise affirmait que « tout âge est apte à la sainteté » (De Virginitate, 40), et donc sans aucun doute la jeunesse ! L’Église reconnaît dans la sainteté de beaucoup de jeunes la grâce de Dieu qui prévient et accompagne l’histoire, la valeur éducative des sacrements de l’Eucharistie et de la Réconciliation, la fécondité de chemins partagés dans la foi et la charité, la charge prophétique de ces « champions » qui souvent ont scellé dans le sang le fait d’être disciples du Christ et missionnaires de l’Évangile. S’il est vrai, comme l’ont affirmé les jeunes durant la Réunion Pré-synodale, que le témoignage authentique est le langage le plus parlant, la vie des jeunes saints est la vraie parole de l’Église, et l’invitation à entreprendre une vie sainte est l’appel le plus nécessaire pour les jeunes d’aujourd’hui. Un authentique dynamisme spirituel et une pédagogie féconde de la sainteté ne déçoivent pas les aspirations profondes des jeunes : leur besoin de vie, d’amour, d’expansion, de joie, de liberté, de futur et aussi de miséricorde et de réconciliation. Pour beaucoup de CE, cela demeure un grand défi que de proposer la sainteté comme horizon de sens accessible à tous les jeunes et réalisable dans la vie de tous les jours.

 

Homélie du Pape François lors de l'ouverture du Synode des évêques

 

«L’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, vous enseignera tout et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit » (Jn 14, 26).

De cette manière très simple, Jésus offre à ses disciples la garantie qu’il accompagnera toute l’œuvre missionnaire qui leur sera confiée: l’Esprit Saint sera le premier à garder et à maintenir toujours vivante et actuelle la mémoire du Maître dans le cœur des disciples. C’est Lui qui permettra que la richesse et la beauté de l’Evangile soient source de joie et de nouveauté constantes.

Au début de ce moment de grâce pour toute l’Église, en syntonie avec la Parole de Dieu, demandons avec insistance au Paraclet qu’il nous aide à faire mémoire et à raviver les paroles du Seigneur qui ont fait brûler notre cœur (cf. Lc 24, 32). Ardeur et passion évangélique qui engendrent l’ardeur et la passion pour Jésus. Mémoire qui puisse réveiller et renouveler en nous la capacité de rêver et d’espérer. Parce que nous savons que nos jeunes seront capables de prophétie et de vision dans la mesure où, désormais adultes ou âgés, nous sommes capables de rêver et ainsi de rendre contagieux et de partager les rêves et les espérances que nous portons dans notre cœur (cf. Jl 3, 1).

Que l’Esprit nous donne la grâce d’être des Pères synodaux oints du don des rêves et de l’espérance, afin que nous puissions, à notre tour, oindre nos jeunes du don de la prophétie et de la vision; qu’il nous donne la grâce d’être une mémoire active, vivante, efficace, qui de génération en génération ne se laisse pas étouffer ni écraser par des prophètes de calamités et de malheur, ni par nos limites, erreurs et péchés, mais qui est capable de trouver des espaces pour enflammer le cœur et discerner les chemins de l’Esprit. C’est avec cette attitude d’écoute docile de la voix de l’Esprit que nous sommes réunis de toutes les parties du monde. Aujourd’hui, pour la première fois, sont aussi ici avec nous deux confrères évêques de la Chine continentale. Nous leur exprimons notre chaleureuse bienvenue: la communion de l’Episcopat tout entier avec le Successeur de Pierre est encore plus visible grâce à leur présence.

Oints dans l’espérance, nous commençons une nouvelle rencontre ecclésiale capable d’élargir les horizons, de dilater le cœur et de transformer ces structures qui aujourd’hui nous paralysent, nous séparent et nous éloignent des jeunes, les laissant exposés aux intempéries et orphelins d’une communauté de foi qui les soutienne, d’un horizon de sens et de vie (cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 49).

L’espérance nous interpelle, nous déplace et rompt avec le conformisme du “on a toujours fait ainsi”, et elle nous demande de nous lever pour regarder directement le visage des jeunes et les situations dans lesquelles ils se trouvent. La même espérance nous demande de travailler pour renverser les situations de précarité, d’exclusion et de violence, auxquelles sont exposés nos enfants.

Les jeunes, qui sont le fruit de nombreuses décisions prises dans le passé, nous appellent à prendre en charge avec eux le présent, en nous engageant davantage et à lutter contre ce qui, de toutes les façons, empêche leur vie de se développer avec dignité. Ils nous demandent et exigent un dévouement créatif, une dynamique intelligente, enthousiaste et pleine d’espérance, et que nous ne les laissions pas seuls aux mains de tant de marchands de mort qui oppriment leur vie et obscurcissent leur vision.

Cette capacité de rêver ensemble, qu’aujourd’hui le Seigneur nous offre à nous comme Église, exige – selon ce que disait Saint Paul dans la première Lecture – de développer entre nous une attitude bien précise: «Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de ses propres intérêts; pensez aussi à ceux des autres» (Ph 2, 4). Et en même temps, il vise plus haut, demandant qu’avec humilité nous considérions les autres supérieurs à nous-mêmes (cf. v. 3). Avec cet esprit nous chercherons à nous mettre à l’écoute les uns des autres pour discerner ensemble ce que le Seigneur demande à son Église. Et cela exige de nous que nous soyons attentifs et veillions bien à ce que ne prévale pas la logique de l’auto-préservation et de l’autoréférentialité, qui finit par faire devenir important ce qui est secondaire et secondaire ce qui est important. L’amour pour l’Evangile et pour le peuple qui nous a été confié nous demande d’élargir le regard et de ne pas perdre de vue la mission à laquelle il nous appelle pour viser un plus grand bien qui profitera à nous tous. Sans cette attitude, tous nos efforts seront vains.

Le don de l’écoute sincère, priante et le plus possible sans préjugés ni conditions nous permettra d’entrer en communion avec les diverses situations que vit le Peuple de Dieu. Ecouter Dieu, pour écouter avec lui le cri des gens; écouter les gens pour respirer avec eux la volonté à laquelle Dieu nous appelle (cf. Discours lors de la veillée de prière en préparation au Synode sur la famille, 4 octobre 2014).

Cette attitude nous défend de la tentation de tomber dans une position moralisante ou élitiste, comme aussi de l’attraction pour des idéologies abstraites qui ne correspondent jamais à la réalité de nos gens (cf. J.M. Bergoglio, Meditaciones para religiosos, 45-46).

Frères et sœurs, plaçons ce temps sous la protection maternelle de la Vierge Marie. Femme de l’écoute et de la mémoire, qu’elle nous accompagne pour reconnaître les traces de l’Esprit afin que, avec empressement (cf. Lc 1, 39), entre les rêves et espérances, nous accompagnions et stimulions nos jeunes afin qu’ils ne cessent pas de prophétiser.

Pères synodaux, beaucoup d’entre nous étaient jeunes ou faisaient leurs premiers pas dans la vie religieuse alors que se terminait le Concile Vatican II. Aux jeunes d’alors a été adressé le dernier message des Pères conciliaires. Cela nous fera du bien de repasser de nouveau dans notre cœur ce que nous avons entendu lorsque nous étions jeunes en rappelant les paroles du poète: que «l’homme conserve ce qu’il a promis lorsqu’il était enfant » (F. Hölderlin)

Les Pères conciliaires nous ont ainsi parlé: «L’Église, quatre années durant, vient de travailler à rajeunir son visage, pour mieux répondre au dessein de son Fondateur, le grand Vivant, le Christ éternellement jeune. Et au terme de cette imposante “révision de vie”, elle se tourne vers vous. C’est pour vous, les jeunes, pour vous surtout, qu’elle vient, par son Concile, d’allumer une lumière: lumière qui éclaire l’avenir, votre avenir. L’Église est soucieuse que cette société que vous allez constituer respecte la dignité, la liberté, le droit des personnes: et ces personnes, c’est vous […] Elle a confiance […] que vous saurez affirmer votre foi dans la vie et dans ce qui donne un sens à la vie: la certitude de l’existence d’un Dieu juste et bon.

C’est au nom de ce Dieu et de son Fils Jésus que nous vous exhortons à élargir vos cœurs aux dimensions du monde, à entendre l’appel de vos frères et à mettre hardiment à leur service vos jeunes énergies. Luttez contre tout égoïsme. Refusez de laisser libre cours aux instincts de violence et de haine, qui engendrent les guerres et leur cortège de misères. Soyez généreux, purs, respectueux, sincères. Et construisez dans l’enthousiasme un monde meilleur que celui de vos aînés!» (Paul VI, Message aux jeunes à la fin du Concile Vatican II, 8 décembre 1965).

 

Pères synodaux, l’Église vous regarde avec confiance et amour.

 

Au bout d’une semaine de synode, je retiens des différentes contributions :

- « Manque de guides spirituels », « Les jeunes attendent de l’Église qu’elle les accompagne, mais ils nous demandent aussi comment nous sommes accompagnés ! ».

- « Les jeunes veulent qu’on leur apprenne à prier », « la nécessité d’accompagner les jeunes dans la prière et la vie intérieure ».

- « L’Eglise a du mal à s’adresser aux jeunes »

 

Prochaines activités dans la paroisse :

- Prières pour les vocations, la jeunesse, le synode et la paroisse tous les vendredis matins (paroisse invisible) et dans toutes les fraternités et groupes de prières de la paroisse (Voir la prière pour le synode en fin de texte).

- Veillée de lecture sur « Instrumentum laboris » (document préparatoire au synode) le mardi 23 octobre à 2OH au presbytère de Quimperlé.

- Intentions de prières particulières aux messes des week end.

- La veillée de louange du samedi 27 octobre aura des intentions de prières pour ce synode sur la jeunesse, la foi et le discernement vocationnel.

ON EN PARLE DANS "LA CROIX" (2 articles)

Avec les jeunes, le Synode cherche le bon style

Après une semaine de travail, le Synode des évêques a achevé mardi 9 octobre une première séquence de travail consacrée à se faire une idée de ce que vivent les jeunes dans le monde. Il souhaite trouver une meilleure façon de s’adresser aux jeunes, malgré la diversité de leurs situations, quitte à bousculer le ton ecclésial.

  Le Synode des évêques avait pour ambition de renouer le lien entre les jeunes et l’Église. Après une première semaine de travaux, il est encore loin d’y être arrivé, mais les évêques ont déjà commencé à voir combien la culture de l’Église s’est peu à peu éloignée de celle des jeunes.

 

Une inquiétude commence d’ailleurs à poindre parmi les évêques : que le texte final qui sera remis au pape soit finalement trop indigeste pour rejoindre les jeunes eux-mêmes. « Il faut que nous réfléchissions à la manière dont le Synode se présente lui-même aux jeunes », a d’ailleurs insisté mardi 9 octobre l’archevêque de Melbourne (Australie), Mgr Peter Comensoli, en présentant devant l’assemblée le rapport de son groupe de travail anglophone.

« Moins de trois minutes » et « moins de 40 mots » : Ce groupe va jusqu’à proposer que le Synode diffuse chaque semaine une courte vidéo de « moins de trois minutes » et « moins de 40 mots » et dans toutes les grandes langues pour présenter son travail. À l’exemple de la courte interview que l’évêque auxiliaire de Lyon, Mgr Emmanuel Gobilliard, a réalisé samedi avec le pape François – qui s’est volontiers prêté à l’exercice ! – pour la diffuser ensuite sur les réseaux sociaux.

Au nom de son groupe de travail, mais rejoignant la demande de nombreux autres pères synodaux, Mgr Comensoli a aussi invité le Synode à envoyer directement un message aux jeunes. S’ajoutant au document final, il serait rédigé par deux évêques et deux auditeurs jeunes. « Un message simple et direct », a-t-il demandé. Et sur la base d’éléments concrets : « Nous voulons vous écouter. Nous sommes désolés pour nos erreurs. Nous vous aimons et avons confiance en vous. Nous voulons avancer avec vous dans l’espérance ».

 

Des points qui résument le travail du Synode pendant cette première semaine consacrée à l’étude de la première partie du document de travail sur les jeunes aujourd’hui. Un document au passage assez critiqué pour ses manques et ses insuffisances – les groupes linguistiques ont fait remonter 316 amendements sur la seule première partie, ce qui est beaucoup – du fait notamment de la grande diversité des situations des jeunes aujourd’hui.

Ainsi sur le sujet des abus sexuels dont Mgr Charles Scicluna, archevêque de Malte et un des principaux conseillers du pape sur la question, soulignait qu’il avait été abordé dans tous les groupes linguistiques, et qu’il devrait figurer de manière significative dans le document final. « La plupart des victimes sont des jeunes, il nous faut donc parler de leurs blessures, qui plus est causées par ceux qui sont censés les soigner », a-t-il insisté.

 

La place des femmes

Mais autant les évêques sont conscients de la perte de crédibilité que les abus entraînent pour l’Église à travers le monde, autant ils ne voudraient pas que celle-ci occulte tous les problèmes de la jeunesse. « C’est vrai que cette question est grave et importante mais, chez moi, les jeunes sont d’abord confrontés à la guerre », expliquait ainsi le cardinal Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui (Centrafrique). Quant à ceux qui sont forcés de fuir leur pays, « ils ne peuvent être rejetés comme des bêtes », a-t-il prévenu.

Dans plusieurs groupes linguistiques, la question des migrations a d’ailleurs été abordée. Dans les groupes francophones, les Africains ont notamment mis en garde contre la perte de forces vives que l’émigration constituait pour leurs pays.

Autre sujet qui traverse ce Synode : la place des femmes. « Durant le pré-Synode, il y avait une moitié d’hommes et une moitié de femmes et cela semblait naturel pour des jeunes qui ont grandi dans la mixité », rappelle sœur Nathalie Becquart, ancienne responsable des jeunes à la Conférence des évêques de France. « Mais beaucoup de jeunes femmes reconnaissaient aussi qu’il leur était encore difficile d’avoir une place réellement égale dans la société comme dans l’Église », continue-t-elle.

« Il est très intéressant de voir que les jeunes femmes sont très impliquées dans nos groupes de travail : elles en font vraiment partie et ont une certaine influence : on ne l’aurait pas vu il y a quelques décennies », reconnaît le cardinal Gérald Lacroix, archevêque de Québec (Canada) tandis que son collègue de Bombay (Inde), le cardinal Oswald Gracias, souligne que les évêques indiens ont travaillé sur l’égalité homme-femme. « Mais nous devons trouver d’autres possibilités pour les impliquer à des niveaux plus élevés », admet-il.

Après cette première semaine de travail, le Synode sur les jeunes a ainsi ouvert de nombreuses portes. Sans qu’il soit possible, pour l’instant, de savoir finalement quelle direction il prendra.

 

Un voyage du pape en préparation à Madagascar

Le cardinal Desiré Tsarahazana, archevêque de Tamatave (Madagascar), a annoncé mardi 9 octobre avoir invité le pape François dans son pays en 2019 et que celui-ci lui avait confirmé son voyage. « C’est un encouragement pour tout le monde et particulièrement pour les jeunes, pour affronter la vie qui est dure et appeler tous les chrétiens à la conversion », a souligné le président de la Conférence épiscopale de Madagascar. Interrogé quelques instants après cette déclaration, Greg Burke, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, un peu surpris, n’a pas souhaité confirmer. Il a toutefois reconnu que le voyage du pape dans la grande île de l’Océan Indien « est bien à l’étude ».

 

    Arnaud BEVILACQUA et Nicolas SENEZE à Rome

 

Le Synode s’interroge sur l’accompagnement des jeunes

Alors que la commission chargée d’élaborer le document final a été élue mardi, le travail Synodal insiste sur la nécessaire formation des pasteurs à l’accompagnement des jeunes.

« Le grand défi de ce document final sera d’être fidèle aux débats et aux propositions, faites de façon collégiale », a relevé le cardinal Aguiar Retes, soulignant aussi la nécessité pour l’Église de « beaucoup changer, en particulier vers les espaces où sont les jeunes ».

Le Synode réfléchit aussi à une façon d’adapter le document, qui devrait de toute façon être relativement long, dans un langage plus accessible aux jeunes, par exemple en vidéo.

De son côté, Paolo Ruffini, préfet du Dicastère pour la communication et porte-parole du Synode, a annoncé que les membres de la commission pour l’information diffuseraient régulièrement, à partir de ce jeudi 11 octobre et jusqu’à la fin du Synode, un court message vidéo, là aussi à destination des jeunes.

Par ailleurs, mardi 9 octobre après-midi et mercredi 10 matin, les pères synodaux ont commencé leur travail en plénière sur la seconde partie du document de travail, de nombreux intervenants insistant sur la question de l’accompagnement des jeunes.

 

« Manque de guides spirituels »

« Le manque de guides spirituels est une des causes de la crise de la foi », a ainsi relevé l’Américain Jonathan Lewis, secrétaire adjoint de la pastorale et aux questions sociales du diocèse de Washington (États-Unis), un des experts.

Une question déjà évoquée dans la première partie des travaux, comme le soulignait alors Mgr Emmanuel Gobilliard, évêque auxiliaire de Lyon qui a eu beaucoup de questions de jeunes en attente d’accompagnement spirituel. « Les jeunes attendent de l’Église qu’elle les accompagne, mais ils nous demandent aussi comment nous sommes accompagnés ! », a-t-il expliqué à des journalistes.

Il faut « former des pasteurs, témoins du Christ et de l’Évangile, capables d’écouter les jeunes, de les comprendre et de les accompagner efficacement », a ainsi résumé lundi un des groupes de travail francophone.

« La formation à l’accompagnement doit être clairement une priorité pastorale », a souligné de son côté ce mercredi un père synodal, insistant aussi sur la nécessité d’enseigner le discernement aux laïcs.

 

« Les jeunes veulent qu’on leur apprenne à prier »

Il a ainsi relevé que les difficultés liées à l’exhortation apostolique Amoris laetitia, publiée après le précédent Synode sur la famille, étaient dues au fait que le discernement est peu enseigné, aux laïcs comme aux futurs prêtres.

Plusieurs autres pères synodaux ont enfin centré leurs interventions sur la nécessité d’accompagner les jeunes dans la prière et la vie intérieure.

« Les jeunes veulent qu’on leur apprenne à prier », a ainsi lancé l’un d’eux, donnant l’exemple de la Communauté de Taizé, et qui a été très applaudi par les jeunes présents, toujours très actifs dans l’aula synodale.

 

    Nicolas SENEZE à Rome

 

Prière du synode

 

Seigneur Jésus,

ton Église qui chemine vers le synode tourne son regard vers tous les jeunes du monde.

Nous te prions pour qu’avec courage, ils prennent en main leur vie, qu’ils aspirent aux choses les plus belles et les plus profondes et qu’ils conservent toujours un cœur libre.

 

Aide-les à répondre, accompagnés par des guides sages et généreux,

à l’appel que tu adresses à chacun d’entre eux,

pour qu’ils réalisent leur projet de vie et parviennent au bonheur.

 

Tiens leur cœur ouvert aux grands rêves

et rends-les attentifs au bien des frères.

Comme le Disciple aimé,

qu’ils soient eux aussi au pied de la Croix pour accueillir ta Mère, la recevant de Toi en don.

Qu’ils soient les témoins de ta Résurrection,

et qu’ils sachent te reconnaître, vivant à leurs côtés,

annonçant avec joie que Tu es le Seigneur.

 Amen.